SCLEROGUT : description des carences en micronutriments, identification de facteurs de risque et corrélation avec l’atteinte digestive dans la sclérodermie systémique - 26/11/24
Résumé |
Introduction |
L’atteinte digestive est fréquente dans la sclérodermie systémique (SSc). Elle est responsable d’une diminution de la survie et de la qualité de vie. Elle se complique souvent de dénutrition, notamment en cas de malabsorption qui touche jusqu’à 25 % des patients. Peu de données existent dans la littérature sur le statut en micronutriments dans la SSc. Ce travail a pour objectif de décrire les carences en micronutriments chez les SSc, de rechercher des facteurs de risque et d’étudier la répartition des carences en fonction de l’atteinte digestive.
Patients et méthodes |
Une étude prospective a été réalisée dans 5 services d’un centre hospitalier Français. Les patients inclus répondaient aux critères ACR/EULAR 2013. Les données démographiques et cliniques ont été collectées. L’atteinte digestive est recueillie via le questionnaire UCLA GIT 2.
Résultats |
Un total de 140 patients a été inclus avec une prédominance féminine (77,14 %) et un âge moyen à 62 ans. 52 % ont une forme avec anti-centromères (anti-Cm). 89,39 % ont une carence en au moins un oligo-élément. Les carences les plus fréquentes concernent la vitamine D (55,88 %), le zinc (50,72 %), la vitamine C (24,81 %) et la vitamine A (10,14 %) (Tableau 1). Certaines carences semblent plus fréquentes dans les formes sévères de la maladie. La présence d’anti-Scl70 augmente le risque d’hypovitaminose A (OR : 4,69). La présence d’une hypertension pulmonaire augmente le risque de carence en vitamine B9 (OR : 7,93) et sélénium (OR : 9,25). Un mRss supérieur à 14 augmente le risque de carence en zinc (OR : 4,43). À l’inverse, la présence d’anti-Cm est associée à un risque accru d’hypovitaminose C (OR : 3,20), et la présence d’une calcinose est associée à un risque accru de carence en sélénium (OR : 4,03) (Fig. 1). Pas d’association entre carence et symptômes digestifs. Les données dont nous disposons ne permettent pas d’exclure certains facteurs confondants, tels qu’une dénutrition associée ou une carence d’apport. Un dépistage systématique de certaines carences en micronutriments semble cependant nécessaire. La Fig. 2 propose un algorithme de dépistage basé sur le phénotype clinique et sérologique du patient.
Conclusion |
Notre étude préliminaire est l’une des premières à révéler une prévalence aussi importante des déficits en micronutriments chez les patients SSc, en particulier pour les vitamines A, C, D, le sélénium et le zinc. Certains facteurs de risque semblent se détacher, mais il est essentiel de noter que ces résultats doivent être interprétés avec prudence.
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Vol 91 - N° S1
P. A23-A24 - décembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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